LE RAKUGO

L'art de la Parole qui a une chute

LE RAKUGO

 

Cet art narratif traditionnel remonte au XVIe siècle. Le  Rakugo est l'art de la « parole qui a une chute » comme le signifient les deux caractères composant ce mot : 落語. Cette chute prend souvent la simple forme d'un calembour. Art codifié, le conteur est à genoux sur un coussin et ne peut mouvoir que le haut de son corps. Cette contrainte formelle oblige l’artiste à développer toutes ses possibilités vocales, rythmiques, à ménager ses effets pour mieux exacerber la chute attendue.

 

À l’aide de ses deux accessoires, l’éventail (sensu) et la serviette de tissu (tenugui), le rakugoka est capable de donner vie à tous les personnages de l’époque  Edo (1603-1868) : un samouraï, un riche marchand, une geisha ou l’idiot du quartier, etc. Le répertoire et l’enseignement du Rakugo contiennent toute la mémoire des métiers, des gestes et des mots issus du « monde flottant ». C’est ce patrimoine vivant que l’on vient retrouver dans les yose, ces théâtres dédiés aux iro mono : les arts traditionnels de la parole japonaise.

 

Bien avant que les yose ne sortent de terre, le Rakugo a pris naissance dans la rue. À un carrefour, assis sur une haute estrade, le kôza, le conteur haranguait les passants. Il captivait la foule des curieux jusqu’au ochi, la chute. C’est déjà sur ce même kôza que les prêtres bouddhistes prêchaient et racontaient des histoires exemplaires à l’humour souvent piquant. À la fin du Japon médiéval, Anrakuan Sakuden (1554-1642), un grand prêcheur, a écrit le premier recueil de ces histoires, le Seisuishô ou Rires pour chasser le sommeil. Ainsi, le Rakugo vient aussi du bouddhisme, de l’humour zen.

 

Aujourd’hui, ces histoires habitent encore la parole de nombreux conteurs qui font rire le public, au théâtre comme à la télévision : Katsura Koharudanji, San Yûtei Enraku,  Shunpûtei Shôta, Hayashiya Taihei…  Tous ces conteurs portent le nom de famille du maître qui leur a enseigné l’art du Rakugo, un nom dont le prestige remonte parfois au-delà de l’ère Meiji (1868).

 

De la culture pour s’amuser, de la tradition pour rire : voilà le leitmotiv du premierl performeur de rakugo en France Stéphane Ferrandez.

Formé à Osaka auprès des maîtres, il est accompagné de Sandrine Garbuglia, ​ auteure, et sont tous deux lauréats de la Villa Kujoyama. De leur engouement commun pour le Rakugo naît une collaboration qui devient l’engagement d’une vie.

 

(Tous droits réservés © S.Garbuglia/ Isan Manga 2014 - 16)

Anrakuan Sakuden (1554-1642), auteur du premier recueil  d'histoires,  Seisuishô ou Rires pour chasser le sommeil

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